Éléments de la biodiversité

Prairies maigres

Les prairies maigres sont appelées ainsi, car elles ne bénéficient pas du même apport en matière organique que les prairies grasses. De ce fait, elles ne sont pas ou plus fertilisées depuis longtemps. Elles se développent sur un sol pauvre en substances nutritives. Elles sont cependant aussi constituées de graminées ainsi que de fleurs et leur biodiversité est considérable.

Faune

La diversité botanique qui les compose a une incidence sur la faune, car elles attirent des insectes qui ont moins d’affinités avec les prairies grasses. Elles sont bénéfiques pour les abeilles sauvages et domestiques, ainsi que d’autres pollinisateurs.

Pourquoi tendent-elles à disparaître ?

  • Urbanisation et lotissement
  • Abandon de la fauche et du pâturage
  • Fumure : transformation en prairies grasses

Fauches

Les prairies maigres ne sont fauchées qu’une à deux fois par an afin que les plantes tardives puissent aussi fleurir et produire des graines.

Exemples :

Certaines orchidées traduisent la présence d’un sol pauvre, favorable au développement des prairies maigres.

La grande marguerite, plante très attractive pour les coccinelles.




La centaurée jacée n’est pas seulement splendide, elle est aussi extrêmement robuste. Elle résiste à l’hiver et peut survivre plusieurs années sans exiger de nombreux de soins.


Bords d’étangs

Les étangs naturels offrent le gîte à de nombreuses espèces végétales et animales : insectes aquatiques, batraciens (comme le crapaud accoucheur ou la grenouille rousse) … Pour ces derniers, aménager des zones libres de végétation au bord de l’étang et prévoir des murs de pierres ou des tas de boisc qui peuvent leur offrir des caches.

Les plantes aquatiques

Les végétaux des berges d’un étang se répartissent en fonction de la pente des bords et donc de la présence de l’eau. Ils forment ainsi différentes zones entre la terre ferme humide et le fond de l’étang.

Oxygénation des étangs

Avec le temps, des déchets organiques s’accumulent et l’eau devient impropre à la vie animale. On choisira donc des plantes oxygénantes disposées si possible en paliers :

Sur les bords

Iris jaunes (Iris pseudacorus)

Salicaires (Lythrum salicaria)

Massettes à larges feuilles
(Typha latifolia)

Vers le centre

Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata)

D’autres espèces sont possibles en fonction de la grandeur et de la profondeur de l’étang.


Vergers

Un verger est un espace de terrain dévolu à la culture d’arbres fruitiers, appelée arboriculture fruitière. Il en existe différents types : les vergers conservatoires, les prés-vergers, les vergers commerciaux et de jardin potager.

Deux types de culture

Verger haute-tige

C’est une culture traditionnelle de fruitiers. Son exploitation habituelle se fait sur un pré de fauche ou de pâture. 

Pendant des siècles cette structure a permis de sélectionner des arbres et des fruits pour leur qualité de conservation et de résistance aux maladies. 

Le tronc atteint au moins 160 cm de haut.

Verger basse-tige

C’est la forme conseillée pour les petits jardins et pour une cueillette facile à hauteur d’homme. 

La mise à fruits des arbres basses-tiges est plus rapide et les fruits obtenus sont en général de plus gros calibre, mais de durée de conservation moindre. 

Le tronc a une hauteur de 60 à 80 cm.

Faune 

Leur fonction est unique et essentielle pour les insectes, les oiseaux, la petite et la grande faune. En Suisse 35 espèces d‘oiseaux nicheurs ont été dénombrées dans ce milieu. Un verger diversifié offre une nourriture abondante.

Qu’est-ce qu’un bon verger ? 

Il est important de bien choisir son terrain dans un lieu ensoleillé qui est à l’abri des vents forts. Le sol doit être bien préparé avant la plantation et un système d’irrigation adapté doit être prévu. Une bonne pollinisation est aussi importante pour la reproduction des plantes.

Quatre essences importantes :

  • Le pommier : ≈ 1000 variétés connues en Suisse 
  • Le poirier : ≈ 500 variétés 
  • Le cerisier : ≈ 600 variétés 
  • Le prunier : ≈ 450 variétés 

Le pruneau de Chézard

La variété Prunus domestica appartient au patrimoine du Val-de-Ruz. Il a été élu fruit de l’année 2013 par Fructus. C’est une variété plus que centenaire qui est bien adaptée à la culture en altitude. Elle résiste bien aux maladies et est auto fertile.


Orties

Le terme ortie est issu du latin « urtica », lui-même dérivé d’« uro » signifiant « brûler », en référence aux poils urticants qu’elles possèdent. Elles appartiennent à la famille des Urticacées qui regroupe une trentaine d’espèces de plantes herbacées à feuilles velues, dont onze que l’on peut trouver en Europe.

La grande ortie (Urtica dioica)

Sa grandeur varie entre cinquante centimètres à un mètre et c’est une plante vivace. Cette espèce est utilisée comme plante médicinale. Les feuilles sont couramment utilisées comme toniques, dépuratives, diurétiques, et anti-inflammatoires (douleurs rhumatismales).

Faune

Les orties sont des refuges pour une faune très variée. Une quantité impressionnante d’insectes peuvent être observés sur la plante, tels que les punaises, pucerons, coccinelles, charançons, psylles …

Elles sont des mal-aimées en raison des brûlures qu’elles occasionnent. Pourtant, de nombreux insectes se nourrissent de leurs feuilles, et parmi eux, les chenilles de plusieurs papillons. Alors, qui protège les orties protège les papillons !

Par ailleurs, les orties peuvent être utilisées par les jardiniers sous forme de « purin d’ortie » pour protéger les plantes et pour fertiliser le sol. Avec les jeunes feuilles, on peut préparer de la soupe à l’ortie. Délicieuse, elle soulage les articulations douloureuses.


Chauves-souris

Les chauves-souris (chiroptères) sont les seuls mammifères à vraiment pouvoir voler. La plupart sont insectivores et elles sont les principales prédatrices des insectes volants nocturnes. D’autres espèces sont frugivores (qui se nourrit de fruits) et vont disperser des semences à travers différents écosystèmes. Elles jouent un rôle écologique très important et leur protection est indispensable pour la biodiversité.

Les chauves-souris et Evologia

Avec ses grands jardins et les bâtiments qui l’entourent, Evologia a de quoi être attractif pour les chauves-souris. Afin de favoriser le site à la venue de ces animaux, plusieurs mesures ont été adoptées (éclairage nocturne adapté, nichoirs …)

Quelques espèces qui ont été aperçues ponctuellement à Cernier :

Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) | Statut : LC (préoccupation mineure)

Elle est la chauve-souris la plus fréquemment observée en Suisse. C’est l’une des plus petites espèces (pas plus grande qu’un pouce). Elle est souvent aperçue volant autour des maisons.

Pesant le poids d’une pièce de 20 centimes, cette chauve-souris est tout de même capable d’engloutir plus de 600 insectes de la taille d’un moustique par nuit.

Murin à moustaches (Myotis mystacinus) | Statut : LC (préoccupation mineure)

Très agile pour attraper ses proies en vol le long de la végétation ou en dessus des eaux calmes.

Il affectionne les milieux ouverts et semi-ouverts parsemés de hautes ou des bosquets, ainsi que les zones humides. Il n’est pas surprenant de le voir voler dans les prés vergers et les jardins.

Oreillard brun (Plecotus auritus) | Statut : VU (vulnérable)

Il est aussi appelé Oreillard roux ou commun. Il est une espèce forestière et porte bien son nom puisqu’avec ses très grandes oreilles il parvient à percevoir le battement d’ailes de ses proies. Il a pour principal gîte les combles des bâtiments.


Champignons décomposeurs

À l’ouest du parking situé au sud du bâtiment « information » d’Evologia sont déposés des troncs couchés imposants. Toute l’année, on peut y découvrir des fructifications de champignons qui ont colonisé ce substrat, comme des mycènes (Mycena galericulata), des ursulines (Kretschmaria deusta), des polypores (Fomitopsis pinicola) ….

À l’ouest du parking situé au sud du bâtiment « information » d’Evologia sont déposés des troncs couchés imposants. Toute l’année, on peut y découvrir des fructifications de champignons qui ont colonisé ce substrat, comme des mycènes (Mycena galericulata), des ursulines (Kretschmaria deusta), des polypores (Fomitopsis pinicola) ….

Importance pour la biodiversité

Parmi les modes de vie des champignons, ceux qui possèdent des enzymes capables de dégrader la cellulose et/ou la lignine présentes dans les structures de végétaux morts sont appelés saprophytes (= qui se nourrissent de déchets organiques). Sans ces décomposeurs, la vie sur Terre ne serait tout simplement pas possible. Que ce soit le limbe ou les nervures d’une feuille, le pétiole, l’enveloppe de la graine, le rameau, la branche ou le tronc d’un végétal, tout est consommé (parfois en plusieurs années) par des champignons qui se succèdent à la table du festin. Cette digestion planétaire assure le recyclage de la matière organique. C’est pourquoi il est important d’abandonner (sciemment !) des tas de branches ou des troncs qui, à chaque étape de leur dégradation, vont nourrir des champignons, mais aussi des insectes ou autres animaux.

Précaution

Avant de nettoyer une parcelle, organiser quelques endroits où l’on abandonnera un tronc ou des branches qui serviront de réserves de nourriture pour une grande quantité d’espèces. De plus, didactiquement, on pourra année après année constater l’action de recyclage des décomposeurs comme, par exemple, la perte de solidité du bois qui est due à des espèces spécialisées dans la dégradation de la lignine (pourriture blanche) ou de la cellulose (pourriture brune).

Exemples

 Mycena galericulata (Scop.:Fr.) Gray

Le mycène en casque vient sur branches ou souches de feuillus ou conifères. On la reconnaît à son chapeau aplati au sommet et à ses lames anastomosées, devenant rose avec le temps.

Kretzschmaria deusta (Hoffmann) P.M.D. Martin

L’ustuline brûlée peut attaquer un tronc encore vivant (il vit alors en parasite) avant de poursuivre la dégradation de celui-ci comme saprophyte.
Pourriture blanche alvéolaire.

Fomitopsis pinicola (Swartz) P. Karsten

Le polypore marginé vient sur les troncs de conifères. Il peut commencer son action de dégradation lorsque l’arbre est encore vivant et produire assez rapidement des fructifications lorsque le tronc est encore debout. Éviter de pique-niquer près de troncs colonisés, car ceux-ci peuvent se briser à tout moment.
Pourriture brune cubique.


Tricholome de la St-Georges

Dans les vergers où sont plantés des arbres de la famille des Rosacées, au premier printemps, on peut distinguer des cercles plus ou moins complets où l’herbe est d’un vert plus foncé. Vers la fin du mois d’avril, sur les bords de ces cercles (« ronds de sorcières ») apparaissent les fructifications d’un champignon à chapeau blanc pouvant brunir légèrement. En les prélevant, on sent immédiatement une forte odeur de farine. Il s’agit du Tricholome de la St-Georges (Calocybe gambosa), une espèce mycorhizienne.

Importance pour la biodiversité

Rappelons que la mycorhize est une association à avantages réciproques entre un champignon et une plante. Dans ce cas, le champignon va former un manchon autour des extrémités radicellaires de la rosacée. On parle d’ectomycorhize. La disparition d’un des protagonistes cause, à terme celle de son associé.

Précaution

Si la cueillette des fructifications de ce champignon ne cause aucun dommage à l’association mycorhizienne, remuer, broyer le sol ou répandre un fongicide dans le périmètre des racines des fruitiers peut causer des dégâts importants au mycélium. Le fruitier en souffrira ensuite, n’étant plus alimenté d’une manière optimale en eau et sels minéraux par le champignon.

Exemples

Calocybe gambosa (Fr.) Donk 

Dans l’herbe, sous les arbres fruitiers de la famille des Rosacées à l’époque de la St-Georges (23 avril).

Calocybe gambosa (Fr.) Donk

« Rond de sorcières » autour d’un prunier.


Tricholome terreux

À l’angle nord-est du jardin didactique, au bord du chemin menant du parking des serres au bâtiment principal, vivent quelques pins formant un bosquet. Sur le sol recouvert partiellement de plantes herbacées, on voit apparaître en automne les carpophores d’un champignon mycorhizien des pins, le Tricholome terreux (Tricholoma terreum). Entre septembre et décembre, plusieurs volées de fructifications vont se développer là.

Importance pour la biodiversité

Rappelons que la mycorhize est une association à avantages réciproques entre un champignon et une plante. Dans ce cas, le champignon va former un manchon autour des extrémités radicellaires du pin. On parle d’ectomycorhize. La disparition d’un des protagonistes cause, à terme celle de son associé.

Précaution

Si la cueillette des fructifications de ce champignon ne cause aucun dommage à l’association mycorhizienne, remuer, broyer le sol ou répandre un fongicide dans le périmètre des racines des pins peut causer des dégâts importants au mycélium. Le pin en souffrira ensuite, n’étant plus alimenté en eau et sels minéraux par le champignon.

Exemple

Tricholoma terreum (Schaeff. : Fr.) Kumm. 

Dans l’herbe rase sous les pins, croissance en touffes des fructifications, en arrière automne.