Inventaire de la biodiversité
Prairies maigres
Les prairies maigres sont appelées ainsi, car elles ne bénéficient pas du même apport en matière organique que les prairies grasses. De ce fait, elles ne sont pas ou plus fertilisées depuis longtemps. Elles se développent sur un sol pauvre en substances nutritives. Elles sont cependant aussi constituées de graminées ainsi que de fleurs et leur biodiversité est considérable.
Faune
La diversité botanique qui les compose a une incidence sur la faune, car elles attirent des insectes qui ont moins d’affinités avec les prairies grasses. Elles sont bénéfiques pour les abeilles sauvages et domestiques, ainsi que d’autres pollinisateurs.
Pourquoi tendent-elles à disparaître ?
- Urbanisation et lotissement
- Abandon de la fauche et du pâturage
- Fumure : transformation en prairies grasses
Fauches
Les prairies maigres ne sont fauchées qu’une à deux fois par an afin que les plantes tardives puissent aussi fleurir et produire des graines.
Exemples :
L’esparcette (Onobrychis viciifolia) est une plante indicatrice des prairies maigres.
La marguerite commune (Leucanthemum vulgare) est très attractive pour les insectes.
La centaurée jacée (Centaurea jacea) n’est pas seulement splendide, elle est aussi extrêmement robuste. Elle résiste à l’hiver et peut survivre plusieurs années sans exiger de nombreux de soins.
Crédits images : Gilbert Dey
Bords d’étangs
Les étangs naturels offrent le gîte à de nombreuses espèces végétales et animales : insectes aquatiques, batraciens (comme le crapaud accoucheur ou la grenouille rousse) … Pour ces derniers, aménager des zones libres de végétation au bord de l’étang et prévoir des murs de pierres ou des tas de bois qui peuvent leur offrir des caches.
Les plantes aquatiques
Les végétaux des berges d’un étang se répartissent en fonction de la pente des bords et donc de la présence de l’eau. Ils forment ainsi différentes zones entre la terre ferme humide et le fond de l’étang.
Oxygénation des étangs
Avec le temps, des déchets organiques s’accumulent et l’eau devient impropre à la vie animale. On choisira donc des plantes oxygénantes disposées si possible en paliers :
Sur les bords
Iris jaunes (Iris pseudacorus)
Salicaires (Lythrum salicaria)
Massettes à larges feuilles
(Typha latifolia)
Vers le centre
Trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata)
D’autres espèces sont possibles en fonction de la grandeur et de la profondeur de l’étang.
Faune et bio-indicateurs des étangs
Les étangs abritent une diversité remarquable de faune aquatique et les amphibiens sont des résidents fréquents des étangs, avec des espèces telles que la grenouille rousse (Rana temporaria), le crapaud commun (Bufo bufo), et le triton alpestre (Ichthyosaura alpestris) qui est très sensible aux changements environnementaux, notamment à la qualité de l’eau. Ces animaux passent souvent une partie de leur cycle de vie dans l’eau, où ils se reproduisent et se nourrissent principalement d’insectes et d’autres invertébrés aquatiques.
Les invertébrés aquatiques jouent un rôle crucial dans les écosystèmes des étangs en tant que source de nourriture pour de nombreuses autres espèces.
Les larves d’anax empereur (Anax imperator), de grandes libellules prédatrices, sont souvent observées dans les étangs en bonne santé. Leur présence indique un équilibre écologique favorable, car ces larves se nourrissent d’autres insectes aquatiques, contribuant ainsi à réguler les populations de proies et à maintenir la biodiversité dans l’écosystème.
Anax empereur (Anax imperator) Il s’agit d’une des plus grandes libellules d’Europe
Crédits photos : Wikimédia Commons
Vergers
Un verger est un espace de terrain dévolu à la culture d’arbres fruitiers, appelée arboriculture fruitière. Il en existe différents types : les vergers conservatoires, les prés-vergers, les vergers commerciaux et de jardin potager.
Deux types de culture
Verger haute-tige
C’est une culture traditionnelle de fruitiers. Son exploitation habituelle se fait sur un pré de fauche ou de pâture.
Pendant des siècles cette structure a permis de sélectionner des arbres et des fruits pour leur qualité de conservation et de résistance aux maladies.
Le tronc atteint au moins 160 cm de haut.
Verger basse-tige
C’est la forme conseillée pour les petits jardins et pour une cueillette facile à hauteur d’homme.
La mise à fruits des arbres basses-tiges est plus rapide et les fruits obtenus sont en général de plus gros calibre, mais de durée de conservation moindre.
Le tronc a une hauteur de 60 à 80 cm.
Faune
Leur fonction est unique et essentielle pour les insectes, les oiseaux, la petite et la grande faune. En Suisse 35 espèces d‘oiseaux nicheurs ont été dénombrées dans ce milieu. Un verger diversifié offre une nourriture abondante.
Qu’est-ce qu’un bon verger ?
Il est important de bien choisir son terrain dans un lieu ensoleillé qui est à l’abri des vents forts. Le sol doit être bien préparé avant la plantation et un système d’irrigation adapté doit être prévu. Une bonne pollinisation est aussi importante pour la reproduction des plantes.
Quatre essences importantes :
- Le pommier : ≈ 1000 variétés connues en Suisse
- Le poirier : ≈ 500 variétés
- Le cerisier : ≈ 600 variétés
- Le prunier : ≈ 450 variétés
Crédits images : Wikimédia Commons
Importance pour la biodiversité
La présence de chauves-souris est un bon indicateur de l’état de santé écologique d’un milieu.
Le pruneau de Chézard
La variété Prunus domestica appartient au patrimoine du Val-de-Ruz. Il a été élu fruit de l’année 2013 par Fructus. C’est une variété plus que centenaire qui est bien adaptée à la culture en altitude. Elle résiste bien aux maladies et est auto fertile.
Orties
Le terme ortie est issu du latin « urtica », lui-même dérivé d’« uro » signifiant « brûler », en référence aux poils urticants qu’elles possèdent. Elles appartiennent à la famille des Urticacées qui regroupe une trentaine d’espèces de plantes herbacées à feuilles velues, dont onze que l’on peut trouver en Europe.
L’ortie commune (Urtica dioica)
Crédits photos : Wikimédia Commons
Sa grandeur varie entre cinquante centimètres et un mètre. Il s’agit d’une plante vivace. Elle permet de cuisiner la traditionnelle soupe aux orties et possède également des vertus médicinales.
Faune
Les orties sont des refuges pour une faune très variée. Une quantité impressionnante d’insectes peuvent être observés sur la plante, tels que les punaises, pucerons, coccinelles, charançons, psylles …
Elles sont des mal-aimées en raison des brûlures qu’elles occasionnent. Pourtant, de nombreux insectes se nourrissent de leurs feuilles, et parmi eux, les chenilles de plusieurs papillons. Alors, qui protège les orties protège les papillons !
Petite tortue (Aglais urticae)
Par ailleurs, les orties peuvent être utilisées par les jardiniers sous forme de « purin d’ortie » pour protéger les plantes et pour fertiliser le sol. Avec les jeunes feuilles, on peut préparer de la soupe à l’ortie. Délicieuse, elle soulage les articulations douloureuses.
Crédit image : Frédéric Cuche
Champignons décomposeurs
À l’ouest du parking situé au sud du bâtiment « information » d’Evologia sont déposés des troncs couchés imposants. Toute l’année, on peut y découvrir des fructifications de champignons qui ont colonisé ce substrat, comme des mycènes (Mycena galericulata), des ursulines (Kretschmaria deusta), des polypores (Fomitopsis pinicola) ….
Importance pour la biodiversité
Parmi les modes de vie des champignons, ceux qui possèdent des enzymes capables de dégrader la cellulose et/ou la lignine présentes dans les structures de végétaux morts sont appelés saprophytes (= qui se nourrissent de déchets organiques). Sans ces décomposeurs, la vie sur Terre ne serait tout simplement pas possible. Que ce soit le limbe ou les nervures d’une feuille, le pétiole, l’enveloppe de la graine, le rameau, la branche ou le tronc d’un végétal, tout est consommé (parfois en plusieurs années) par des champignons qui se succèdent à la table du festin. Cette digestion planétaire assure le recyclage de la matière organique. C’est pourquoi il est important d’abandonner (sciemment !) des tas de branches ou des troncs qui, à chaque étape de leur dégradation, vont nourrir des champignons, mais aussi des insectes ou autres animaux.
Précaution
Avant de nettoyer une parcelle, organiser quelques endroits où l’on abandonnera un tronc ou des branches qui serviront de réserves de nourriture pour une grande quantité d’espèces. De plus, didactiquement, on pourra année après année constater l’action de recyclage des décomposeurs comme, par exemple, la perte de solidité du bois qui est due à des espèces spécialisées dans la dégradation de la lignine (pourriture blanche) ou de la cellulose (pourriture brune).
Exemples
Mycena galericulata (Scop.:Fr.) Gray
Le mycène en casque vient sur branches ou souches de feuillus ou conifères. On la reconnaît à son chapeau aplati au sommet et à ses lames anastomosées, devenant rose avec le temps.
Kretzschmaria deusta (Hoffmann) P.M.D. Martin
L’ustuline brûlée peut attaquer un tronc encore vivant (il vit alors en parasite) avant de poursuivre la dégradation de celui-ci comme saprophyte.
Pourriture blanche alvéolaire.
Fomitopsis pinicola (Swartz) P. Karsten
Le polypore marginé vient sur les troncs de conifères. Il peut commencer son action de dégradation lorsque l’arbre est encore vivant et produire assez rapidement des fructifications lorsque le tronc est encore debout. Éviter de pique-niquer près de troncs colonisés, car ceux-ci peuvent se briser à tout moment.
Pourriture brune cubique.
Crédit images : Yves Delamadeleine
Tricholome de la St-Georges
Dans les vergers où sont plantés des arbres de la famille des Rosacées, au premier printemps, on peut distinguer des cercles plus ou moins complets où l’herbe est d’un vert plus foncé. Vers la fin du mois d’avril, sur les bords de ces cercles (« ronds de sorcières ») apparaissent les fructifications d’un champignon à chapeau blanc pouvant brunir légèrement. En les prélevant, on sent immédiatement une forte odeur de farine. Il s’agit du Tricholome de la St-Georges (Calocybe gambosa), une espèce mycorhizienne.
Importance pour la biodiversité
Rappelons que la mycorhize est une association à avantages réciproques entre un champignon et une plante. Dans ce cas, le champignon va former un manchon autour des extrémités radicellaires de la rosacée. On parle d’ectomycorhize. La disparition d’un des protagonistes cause, à terme celle de son associé.
Précaution
Si la cueillette des fructifications de ce champignon ne cause aucun dommage à l’association mycorhizienne, remuer, broyer le sol ou répandre un fongicide dans le périmètre des racines des fruitiers peut causer des dégâts importants au mycélium. Le fruitier en souffrira ensuite, n’étant plus alimenté d’une manière optimale en eau et sels minéraux par le champignon.
Exemples
Calocybe gambosa (Fr.) Donk
Dans l’herbe, sous les arbres fruitiers de la famille des Rosacées à l’époque de la St-Georges (23 avril).
Calocybe gambosa (Fr.) Donk
« Rond de sorcières » autour d’un prunier.
Crédit images : Yves Delamadeleine
Tricholome terreux
À l’angle nord-est du jardin didactique, au bord du chemin menant du parking des serres au bâtiment principal, vivent quelques pins formant un bosquet. Sur le sol recouvert partiellement de plantes herbacées, on voit apparaître en automne les carpophores d’un champignon mycorhizien des pins, le Tricholome terreux (Tricholoma terreum). Entre septembre et décembre, plusieurs volées de fructifications vont se développer là.
Importance pour la biodiversité
Rappelons que la mycorhize est une association à avantages réciproques entre un champignon et une plante. Dans ce cas, le champignon va former un manchon autour des extrémités radicellaires du pin. On parle d’ectomycorhize. La disparition d’un des protagonistes cause, à terme celle de son associé.
Précaution
Si la cueillette des fructifications de ce champignon ne cause aucun dommage à l’association mycorhizienne, remuer, broyer le sol ou répandre un fongicide dans le périmètre des racines des pins peut causer des dégâts importants au mycélium. Le pin en souffrira ensuite, n’étant plus alimenté en eau et sels minéraux par le champignon.
Exemple
Tricholoma terreum (Schaeff. : Fr.) Kumm.
Dans l’herbe rase sous les pins, croissance en touffes des fructifications, en arrière automne.
Crédit images : Yves Delamadeleine
Collybie à pied velouté
Sur le talus, à l’ouest des serres de la Ville, à gauche de la rampe d’escalier, des souches de saules régénèrent des tiges chaque année et en arrière automne celles-ci sont coupées. Des fructifications d’un champignon lignivore apparaissent. Il s’agit de la collybie à pied velouté (Flammulina velutipes).
Importance pour la biodiversité
Ce champignon d’arrière automne, que l’on aperçoit parfois sous la neige, peut profiter de plaies causées au tronc d’un saule (ou d’un hêtre ou d’un aulne) pour parasiter l’arbre. Lorsque celui-ci sera mort, le champignon poursuivra son existence en tant que saprophyte.
Précaution
Lors des élagages de saules ou autres feuillus, opérer précautionneusement pour permettre le développement des primordia (fructifications à l’état d’ébauche) peu visibles avant le mois de novembre-décembre.
Exemples
Flammulina velutipes (Curt. : Fr.) Sing.
En arrière automne sur les souches de saules, hêtres ou aulnes. Le pied est velouté, brun foncé à noir.
Cernier, Evologia, talus à l’ouest des serres de la Ville, 20 décembre 2022.
Crédits images : Yves Delamadeleine
Mycène à lait rouge et plutée de Pouzar
Sur la passerelle qui mène de la route au bâtiment d’Espace Abeilles se trouve un tronc déposé là depuis plusieurs années. Il sert de nourriture à un délicat champignon rose grisâtre la mycène à lait rouge (Mycena haematopus), venant en touffe et parfois, en même temps, au plutée de Pouzar (Pluteus pouzarianus) dont les lames deviennent roses.
Importance pour la biodiversité
Ces deux espèces saprophytes se nourrissent des constituants de ce tronc et mettront plusieurs années à le consommer. Le micro-sol qui résulte de cette digestion abrite aussi de nombreux invertébrés.
Précaution
Il vaut la peine de conserver des troncs ou des branches dans la nature, proches ou non des occupations humaines. Cela favorise le maintien d’habitats pour beaucoup d’espèces de champignons et aussi d’animaux.
Exemples
Mycena haematopus (Pers.) Zawadzky
et
Pluteus pouzarianus Sing.
Deux champignons, dont les fructifications se développent en même temps sur un vieux tronc de feuillu, à côté d’une pousse de thym.
Cernier, Evologia, passerelle d’Espace-Abeilles, 19 octobre 2023.
Crédits image : Gilbert Dey
Mycena haematopus (Pers.) Zawadzky
Une délicate dentelle et l’arête des lames foncée, deux caractères permettant d’identifier cette espèce.
Cernier, Evologia, passerelle d’Espace Abeilles, 23 septembre 2023
Crédits image : Yves Delamadeleine
Tramète versicolore
À l’ouest du parking du personnel, de vieux troncs sont déposés et se dégradent lentement. La tramète versicolore (Trametes versicolor) a colonisé plusieurs d’entre eux et, parfois plusieurs fois dans l’année, montre ses spectaculaires fructifications finement veloutées et joliment colorées de jaune, grisâtre, verdâtre, brun ou bleu, couleurs disposées en vagues concentriques.
Importance pour la biodiversité
La digestion lente de la matière organique par les champignons saprophytiques permet de retarder la libération du gaz carbonique qui est le déchet de sa respiration.
Précaution
Abandonner (sciemment !) des tas de branches ou des troncs dans les forêts ou les vergers participe à la lutte contre le réchauffement climatique tout en favorisant le développement d’une multitude d’espèces de champignons, mais aussi d’animaux comme les insectes.
Exemples
Trametes versicolor (L.) Lloyd
La tramète versicolore
Les fructifications apparaissent sur le bois mort de feuillus, sur le tronc ou les branches tombées. Elles sont relativement minces, veloutées et de couleurs variables disposées concentriquement.
Cernier, Evologia, ouest du parking du personnel, 16 mars 2023.
Cernier, Evologia, 15 avril 2015.
Cernier, Evologia, 20 octobre 2020.
Crédits images : Yves Delamadeleine
Daldinie concentrique
À l’ouest du parking du personnel, de vieux troncs sont déposés et se dégradent lentement. La daldinie concentrique (Daldinia concentrica) a colonisé plusieurs d’entre eux et montre ses fructifications sphériques d’abord brunes puis noires, finement ponctuées, de deux à trois centimètres de diamètre. Son nom provient de son arrangement interne en couches concentriques visibles lorsqu’on coupe en deux une fructification.
Importance pour la biodiversité
La digestion lente de la matière organique par les champignons saprophytiques permet de retarder la libération du gaz carbonique qui est le déchet.
Précaution
Abandonner (sciemment !) des tas de branches ou des troncs dans les forêts ou les vergers participe à la lutte contre le réchauffement climatique. Il favorise en outre le développement d’une multitude d’espèces de champignons, mais aussi d’animaux comme les insectes.
Exemple
Daldinia concentrica (Bolt. Ex Fr.) Ces & de Not.
La daldinie concentrique
Les fructifications apparaissent sur le bois mort de feuillus, sur le tronc ou les branches tombées de l’été jusqu’en automne.
Cernier, Evologia, ouest du parking du personnel, 16 mars 2023.
Crédits image : Yves Delamadeleine
Daldinia concentrica (Bolt. Ex Fr.) Ces & de Not.
La daldinie concentrique
Le noir sur et autour des fructifications est dû aux spores éjectées par le champignon.
Bois d’Yé, Engollon, 26 septembre 2017.
Crédits image : Yves Delamadeleine
Melanoleuca de Fries
À l’angle nord-ouest de la prairie arborisée située au-dessus du Mycorama, dans l’herbe, apparaissent en automne des fructifications dont la blancheur des lames contraste avec la couleur brune à brun foncé du chapeau. Il s’agit du Melanoleuca de Fries (Melanoleuca friesii). Son nom provient de melano (=brun) et leuca (=blanc).
Importance pour la biodiversité
Ce champignon est un saprophyte, se nourrissant des débris végétaux herbacés de la prairie. Il participe au recyclage naturel de la matière organique.
Précaution
Dans cette prairie, d’autres espèces de ce genre peuvent apparaître lorsque l’automne est bien humide. Pour préserver cette diversité, il faudrait éviter le labour.
Exemples
Melanoleuca friesii (Bres.) Bon
La Melanoleuca de Fries
Les fructifications apparaissent dans les prairies en automne et peuvent former des « ronds de sorcière ».
Cernier, Evologia, nord-ouest de la pairie arborisée, 30 novembre 2018.
Crédits images : Yves Delamadeleine
Arboretum
Au nord du Mycorama, une collection d’arbres et d’arbustes a été implantée pour le CPNE – Terre et Nature dans un but pédagogique.
Apprendre leur nom et reconnaître ce qui les caractérise (forme des feuilles, structure et couleur des écorces, graines, fruits, dimensions, port, etc.) fait partie de la formation des futurs horticulteurs paysagistes.
Chaque saison met en évidence certaines caractéristiques.
Dans les zones bâties, de très nombreux arbres et arbustes sont plantés et répondent à divers besoins. Leurs floraisons, la couleur de leur feuillage qui peut être persistant ou caduc, embellissent notre environnement. Ils nous offrent du confort par leur ombre et leur fraîcheur.
À notre époque où le réchauffement climatique et le régime des précipitations impactent beaucoup les agglomérations, ces plantations agissent comme puits de carbone, et aident à réguler l’absorption des eaux de pluie. Ils font ainsi partie des solutions recherchées en vue d’assurer une bonne qualité de vie à tous les êtres vivants dont l’humain fait partie.
Provenant des quatre coins de la planète, chaque espèce a sa particularité et peut plus ou moins s’adapter à différentes situations : plein soleil ou ombre, humidité ou sec, pollution, système racinaire peu ou très impactant… etc.
Certains de ces arbres sont des reliques vivantes du passé : le genre Metasequoia remonte au Jurassique. L’espèce glyptostroboïdes a été découverte en Chine en 1943. De la famille des Taxodiaceae ce conifère à aiguilles caduques offre une très belle coloration automnale. Il est visible dans ce jardin.
Contrastant avec cet assemblage artificiel, une prairie naturelle pousse à ses pieds. Elle offre un bel exemple de ce qu’étaient les prés de notre région avant que les fourrages ne soient sélectionnés et cultivés de manière plus intensive.
Dans cet endroit, il est possible d’observer le résultat d’un entretien extensif (fauche 1-2 fois par année). La nature reprend ses droits et la variété des plantes s’accroît rapidement, grâce au capital de graines en dormance dans le sol et aux resemis des plantes qu’on laisse grainer. Ce lieu accueille et nourrit beaucoup d’insectes. Ces plantations agissent comme puits de carbone, procurent de l’ombre et aident à réguler l’absorption des eaux de pluie.
Importance pour la biodiversité
Même s’ils sont la plupart d’origine exotique, certains de ces végétaux vont avoir leur utilité pour accompagner la biodiversité. Ils peuvent servir de gîte pour la nidification, l’hivernage et de garde-manger pour les oiseaux ou être source de nectar pour certains insectes.
Photos
Capsules du savonnier de Chine ou arbre aux lanternes
(Koelreuteria paniculata)
Redoutables épines d’un rosier buissonnant
Fleurs sèches du tulipier de virginie
(Liriodendron tulipifera)
Esparcette ou Sainfoin (Onobrychis visiifolia)
Jadis cultivé comme fourrage, cette plante est très visitée par les insectes.
Salsifis des prés (tragopogon pratensis)
Centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa)
Crédits images : Jean-Pierre Kolly
Cardère
La cardère (Dipsacus fullonum L.) est une plante pionnière ou rudérale, qui pousse dans des endroits pauvres et drainants, le plus souvent sur des terrains remués et sans la concurrence d’autres végétaux.
Il s’agit d’un « chardon » totalement inoffensif pour l’agriculture, mais qui revêt une grande importance pour la biodiversité.
Croissance
C’est une plante dite bisannuelle, c’est-à-dire que son cycle végétatif se déroule sur deux années. La première, elle germe et forme une rosette de feuilles, parfois assez large, qui restera au ras du sol pendant un hiver. C’est lors de sa seconde année qu’elle va croître et former des organes végétatifs intéressants à plus d’un titre. Dès le printemps, elle se met à ériger une pousse qui montera à plus de 2 mètres. Le long de cette tige munie d’aiguillons se développent des feuilles opposées qui sont soudées ensemble à leur base.
Utilité
Cette attache particulière forme une cuvette qui récolte l’eau de pluie, c’est le premier intérêt pour les oiseaux, cela leur sert d’abreuvoir. Cette particularité a d’ailleurs valu à la plante l’autre nom vernaculaire de « cabaret des oiseaux », le cabaret étant par le passé un débit de boissons. En haut de cette tige, puis à l’aisselle des feuilles, se développent en été des fleurs qui vont avoir leurs utilités pour les insectes, papillons et autres butineurs, qui vont y trouver l’indispensable nectar nécessaire à leur développement.
Les fleurs, une fois fanées, se développent le fruit garni de pointes censées protéger les graines des herbivores, mais pas des oiseaux. Ceux-ci vont s’y percher afin de plonger leur bec au fond de la cavité où se trouvent la délicieuse graine, le bien nommé et le beau chardonneret en sera un visiteur incontournable. Cela leur offrira une précieuse réserve de nourriture pour une partie de l’hiver. C’est la forme particulière de cette fructification qui vaudra à la plante son utilisation pour carder (démêler) la laine et qui lui donna son nom commun.
Entretien et précaution
Pour le jardin et le paysage, le port élancé très reconnaissable de la plante donne une structure intéressante jusque tard en hiver. Ne la coupez pas trop vite, cela permettra également aux graines oubliées par la gent ailée de perpétuer cette merveilleuse plante.
Photos
Crédits images : Gilbert Dey et Laurent Oppliger
Chauves-souris
Les chauves-souris (chiroptères) sont les seuls mammifères à vraiment pouvoir voler. La plupart sont insectivores et elles sont les principales prédatrices des insectes volants nocturnes. D’autres espèces sont frugivores (qui se nourrit de fruits) et vont disperser des semences à travers différents écosystèmes. Elles jouent un rôle écologique très important et leur protection est indispensable pour la biodiversité.
Les chauves-souris et Evologia
Avec ses grands jardins et les bâtiments qui l’entourent, Evologia a de quoi être attractif pour les chauves-souris. Afin de favoriser le site à la venue de ces animaux, plusieurs mesures ont été adoptées (éclairage nocturne adapté, nichoirs …)
Quelques espèces qui ont été aperçues ponctuellement à Cernier :
Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus)
Statut : LC (préoccupation mineure)
Elle est la chauve-souris la plus fréquemment observée en Suisse. C’est l’une des plus petites espèces (pas plus grande qu’un pouce). Elle est souvent aperçue volant autour des maisons.
Pesant le poids d’une pièce de 20 centimes, cette chauve-souris est tout de même capable d’engloutir plus de 600 insectes de la taille d’un moustique par nuit.
Murin à moustaches (Myotis mystacinus)
Statut : LC (préoccupation mineure)
Très agile pour attraper ses proies en vol le long de la végétation ou en dessus des eaux calmes.
Il affectionne les milieux ouverts et semi-ouverts parsemés de hautes ou des bosquets, ainsi que les zones humides. Il n’est pas surprenant de le voir voler dans les prés vergers et les jardins.
Oreillard brun (Plecotus auritus)
Statut : VU (vulnérable)
Il est aussi appelé Oreillard roux ou commun. Il est une espèce forestière et porte bien son nom puisqu’avec ses très grandes oreilles il parvient à percevoir le battement d’ailes de ses proies. Il a pour principal gîte les combles des bâtiments.
Anax empereur
L’Anax empereur (Anax imperator) est une espèce de libellule appartenant à la famille des Aeshnidae. C’est l’une des plus grandes espèces de libellules.
Habitat
Les Anax empereur sont adaptés à une grande variété d’habitats aquatiques, notamment les lacs, les étangs, les rivières et les marais. Les larves se développent dans l’eau, tandis que les adultes sont souvent trouvés près de l’eau, où ils chassent et se reproduisent.
Alimentation
Elle joue un rôle important dans les écosystèmes aquatiques en régulant les populations d’insectes. En tant que prédateurs voraces, les larves d’Anax empereur se nourrissent d’autres invertébrés aquatiques, contribuant ainsi à l’équilibre de ces milieux.
Importance pour la biodiversité – indicateur de qualité de l’eau
Comme les larves d’Anax empereur sont sensibles à la qualité de l’eau, leur présence peut servir d’indicateur de la santé des écosystèmes aquatiques. Une population saine d’Anax empereur peut indiquer des conditions d’eau favorables, tandis que des déclins pourraient signaler des problèmes tels que la pollution de l’eau.
Photos
Crédits images : Wikimédia Commons
Hérisson
Le hérisson commun (Erinaceus europaeus) est un petit mammifère semi-nocturne et omnivore appartenant à la famille des Erinaceidae.
Habitat
Les hérissons se trouvent dans divers habitats, des zones boisées aux jardins, prairies et parcs, en passant par les zones urbaines.
Alimentation
Le hérisson se nourrit principalement d’insectes, de vers, de limaces et d’autres petits animaux. Cependant, il peut également consommer des fruits, des baies, des œufs et même des petits rongeurs. Son régime alimentaire varie en fonction de la saison, de la disponibilité des proies et des conditions environnementales.
Hibernation
Les hérissons sont connus pour hiberner pendant l’hiver dans les régions froides. Pendant cette période, leur métabolisme ralentit considérablement pour économiser de l’énergie.
Importance pour la biodiversité – sensibilisation
Les hérissons sont des animaux populaires et sont souvent utilisés comme symboles pour sensibiliser à la conservation de la biodiversité, en particulier dans les zones urbaines où ils peuvent cohabiter avec les humains.
Photo
Crédits image : Gilbert Dey
Renard roux
Le renard roux (Vulpes vulpes) est un mammifère carnivore appartenant à la famille des Canidae.
Habitat
Les renards sont des animaux très adaptables qui peuvent être trouvés dans une grande variété d’habitats, des zones forestières aux déserts en passant par les zones urbaines
Alimentation
Les renards sont des opportunistes alimentaires et ont un régime varié. Ils se nourrissent principalement de petits mammifères tels que les rongeurs, mais ils peuvent également consommer des oiseaux, des insectes, des fruits, des baies et parfois des charognes, des petits reptiles et amphibiens ainsi que des aliments humains.
Comportement nocturne
Les renards sont principalement actifs pendant la nuit. Cette adaptation nocturne peut les aider à éviter les prédateurs et à chasser plus efficacement leurs proies.
Intelligence
Ils sont considérés comme des animaux intelligents et astucieux. Ils ont montré une capacité à s’adapter à différentes situations, à résoudre des problèmes simples et à s’approvisionner en nourriture de manière efficace. Leur intelligence contribue à leur survie dans des environnements variés.
Importance pour la biodiversité
Les renards jouent un rôle significatif dans la biodiversité des écosystèmes où ils résident en régulant des populations de rongeurs, en dispersant des graines involontairement transportées via leur fourrure ou via leurs excréments et en faisant partie de la chaîne alimentaire.
Photo
Crédits images : Unsplash
Triton alpestre
Le triton alpestre (Ichthyosaura alpestris), également connu sous le nom de triton à ventre de feu, est une espèce d’amphibien appartenant à la famille des Salamandridae.
Habitat
Le triton alpestre passe une partie importante de sa vie dans les étangs, les lacs, les marécages et les cours d’eau. En phase terrestre, il rampe lentement sur le sol à la recherche de nourriture. Ses habitats se situent à proximité des points d’eau et sont variés : forêts, prairies, bocages, haies, talus, friches, jardins, etc…
Reproduction
La reproduction a lieu dans l’eau. La femelle dépose ses œufs sur des plantes qu’elle replie ensuite pour les protéger.
Importance pour la biodiversité
Cet amphibien est important pour la biodiversité dans les écosystèmes aquatiques où il se trouve. Il est un excellent indicateur de santé de ces milieux, car il est très sensible à la qualité de l’eau. Des populations saines de tritons alpestres indiquent donc de bonnes conditions environnementales.
Photos
Triton alpestre mâle
Crédits image : Martina Ribalda
Martinet noir
Les martinets noirs (Apus apus) sont des oiseaux de la famille des Apodidae. Ce sont d’excellents voiliers qui ne se posent que pour nidifier. Ils nichent principalement dans les lieux habités.
Chasse
Par beau temps, on peut observer des groupes chasser des insectes en folles poursuites rapides. Ils lancent leurs cris perçants « sri , sri…» au-dessus des bâtiments.
Reproduction
Les adultes couvent pendant trois semaines et élèvent deux ou trois jeunes qui s’envolent après une quarantaine de jours de nourrissage. Lors des périodes de mauvais temps, les adultes quittent la région et reviennent nourrir leur progéniture, capable de ralentir leur croissance pendant des jeûnes de plusieurs jours.
Migration
Les martinets noirs partent fin juillet début août pour l’Afrique et reviennent du sud du Sahara début mai.
Toits
Les rénovations des toits des bâtiments anciens ont limité les sites de nidification. Pour pallier à cette situation, il convient de poser des nichoirs adéquats sous les avant-toits des bâtiments à bonne hauteur (5 mètres ou plus). Au printemps, pour favoriser leur présence sur un nouveau site de nidification, on peut les attirer au moyen d’un appelant (cris enregistrés).
Photos
Crédits image : Alain Bauermeister
Crédits images : Stephan Theytaz
Le chardonneret élégant
Le chardonneret élégant (Carduelis carduelis) est un petit passereau au plumage coloré, appartenant à la famille des Fringillidae.
Habitat
Ces oiseaux apprécient les zones ouvertes telles que les champs, les prairies, les parcs, les jardins et les lisières de forêt, mais sont également présents dans les zones urbaines.
Alimentation
Leur régime alimentaire est principalement composé de graines, en particulier de graines de chardons.
Reproduction
La saison de reproduction a lieu généralement au printemps et en été. La femelle dépose 4 à 6 œufs et les deux parents participent à l’incubation et à l’alimentation des jeunes,
Importance pour la biodiversité
Cet oiseau contribue à la dispersion des graines. Il est étroitement lié à la cardère, car il trouve une source alimentaire dans ses graines, riches en éléments nutritifs.
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Crédits images : Jean-Pierre Kolly
Abeilles sauvages
Les abeilles sauvages appartiennent à l’ordre des hyménoptères. Elles sont caractérisées par quatre ailes qu’elles peuvent coupler par paire lors du vol. En Suisse environ 600 espèces sont représentées, mais presque toutes se raréfient. 30 à 40% des abeilles sauvages sont menacées d’extinction. À l’exception des bourdons, la plupart d’entre elles ne vivent pas en colonies, c’est pourquoi on parle souvent d’abeilles solitaires.