1. Prairie fleurie
Une prairie fleurie est un espace plus ou moins grand où on laisse les plantes pousser. Tout au plus peut-on favoriser la croissance de telles ou telles espèces de façon, par exemple, à profiter de la présence de fleurs du premier printemps à l’arrière-automne.
On lui connaît plusieurs fonctions :
- Rôle utilitaire
Certaines plantes de la prairie vont aider le jardin potager adjacent à se développer harmonieusement (certaines fleurs attirent les pucerons qui n’envahiront pas les espèces du jardin ; attractivité des fleurs de la prairie pour les insectes mellifères dont le rôle pollinisateur déclenchera le développement des fruits du jardin ; récolte de plantes comestibles, tinctoriales ou médicinales).
- Rôle ludique et éducatif
Les prairies naturelles hébergent de nombreux insectes comme les papillons ou les abeilles dont l’observation par les enfants est facilitée ainsi.
Dans les zones de jardin ou de verger, les perchoirs constitués d’un piquet d’au minimum 2.5 m de haut supportant une barre horizontale de 30 cm de long pour un diamètre de 5 cm peut devenir le poste d’observation de rapaces tant diurnes que nocturnes. Choisir pour poser le perchoir une zone plutôt tranquille et près de sols particulièrement habités par des rongeurs.
Si on arrive à fidéliser les rapaces, ceux-ci contiendront la prolifération excessive des rongeurs sans que l’on ait à utiliser de produits chimiques.
Il s’agit de développer un verger en « allée-épicerie », c’est-à-dire des fruitiers hautes et basses tiges, petits fruits et légumes disposés alternativement le long d’allées (= lignes). Cette façon de faire a été développée par un biologiste québécois, Stefan Sobkoviak. Déçu pas de mauvaises récoltes et peu enclins à traiter ses fruitiers avec des produits chimiques, il a observé comment la nature fonctionnait et l’a copiée. Son approche consiste à identifier chaque problème afin de mieux pouvoir le résoudre. Face à un problème, la perception change ! Au lieu de lutter ou de vouloir le détruire, il est primordial de comprendre son origine.
La conception du verger sera essentielle. Il faut se souvenir que les arbres vont perdurer longtemps et que des erreurs au départ dans le choix des essences ou de leur positionnement auront des conséquences pendant des années.
Il s’agit donc pour créer une « allée-épicerie » de tenir compte des facteurs suivants :
- gestion de l’eau : l’approvisionnement en eau est crucial dans un verger. Un système d’irrigation, voire quelques opérations de terrassement pour aménager de petites mares doivent être anticipé.
- choix des essences penser à des variétés précoces et tardives ainsi qu’à des espèces à fruits à noyaux, pépins ou coques.
- alternance : entre les fruitiers, planter des espèces fixatrices d’azote (comme l’aulne, par exemple) ou des plantes compagnes qui pourront favoriser la pollinisation ou repousser des ravageurs.
- animaux : faire pâturer des animaux entre les allées d’arbres. Ils amenderont le sol et en mangeant des fruits pourrissants interrompront le cycle de certains ravageurs.
- insectes : sans parler de l’effet bénéfique des abeilles, il est judicieux de favoriser le développement d’insectes pollinisateurs en leur offrant des gîtes (hôtel à insectes, par exemple).
Aménagés le long du parcours de l’eau, les étangs naturels offrent le gîte à de nombreuses espèces végétales et animales (insectes aquatiques, batraciens comme le crapaud accoucheur). Pour ce dernier, aménager des zones libres de végétation au bord de l’étang et prévoir des murs de pierres ou des tas de bois qui peuvent lui offrir des caches.
Le système d’irrigation est pensé pour diminuer les risques de stagnation de l’eau et pour assurer son oxygénation. En effet, avec le temps, des déchets organiques s’accumulent et l’eau devient impropre à la vie animale. On choisira donc des plantes oxygénantes disposées si possible en paliers.
On installera un système de filtration mécanique et biologique. Cette dernière utilise des supports inertes sur lesquels des bactéries transforment les composés azotés en produits inoffensifs pour la faune.
Aménagement d’un espace en bordure de jardin où sont déposés des objets naturels ou de récupération (pièces de bois, cailloux, sable, pavés…) de dimensions modestes qu’un enfant peut agencer en laissant courir son imaginaire et où il a plaisir à se rendre voire à apprendre à jardiner.
Une mare attirera des animaux comme les oies ou les canards. Elle peut aussi servir de point d’eau aux poules qui sont de précieuses alliées des espaces jardinés à condition de conditionner quelque peu leur parcours afin qu’elles ne grattent pas les sols à la recherche des vers de terre, autres alliés importants des espaces culturaux.
Il s’agit d’un assemblage de pierres, de moellons, de petites dalles que l’on érige en mur sans utiliser de mortier. On les utilisait pour limiter les pâturages, les chemins destinés au bétail ou pour ériger des abris temporaires.
Les espaces entre les pierres sont occupés par toutes sortes d’animaux, vertébrés ou invertébrés qui y passeront la nuit ou l’hiver bien à l’abri des prédateurs. Parmi eux se trouvent des auxiliaires intéressants pour le jardinier, véritables vecteurs de régulation de la microfaune du potager. Citons les batraciens, les reptiles (lézards, orvets), les oiseaux, les petits mammifères (lérots, mulots, chauve-souris) et bon nombre d’araignées et d’insectes (punaises, abeilles, papillons) ainsi que des mollusques comme les escargots.
Les lichens et diverses plantes pionnières se développeront d’abord dans les cavités et fissures puis recouvriront les moellons. Plus tardivement apparaîtront des plantes comme la saponaire, la chélidoine, les orpins, les fougères. Veiller cependant à limiter la colonisation par des plantes grimpantes qui par leur développement expansif amoindrira la diversité.
Lorsque le terrain comporte des déclivités d’une certaine importance, il est pratique de pouvoir monter u descendre à l’aide d’un escalier. Dans le verger de permaculture, on privilégiera la pose d’un escalier en bois ou en pierres. Veiller à la régularité de la hauteur des marches.
La culture des champignons sur billes de bois a une origine très ancienne (plus de 2000 ans). On dispose dans le jardin des billes de bois de feuillus (bouleau, hêtre, peuplier, sureau) et après inoculation de celles-ci par le mycélium de certaines espèces de champignons, ceux-ci vont se nourrir de la cellulose ou de la lignine du bois et produire des fructifications que l’on pourra récolter.
Ainsi, dans les pays asiatiques, les jardins montrent-ils ces petits entassements de billes de bois sur lesquels on récolte du Shiitake (Lentinula edodes), du Pleurote (Pleurotus ostreatus) ou des Oreilles de Juda (Auricularia auricula-judae).
11. Spirale de plantes aromatiques
Sur une couche de sable déposée dans un endroit ensoleillé du verger, ériger un tour et demi de spire inscrit dans un cercle d’environ 3 m de diamètre. L’entrée est située au sud et le muret s’élève de l’extérieur vers l’intérieur jusqu’à environ 1.2 m. On comble l’espace entre les murets avec des graviers et des pierres surmontés d’une couche de sable puis d’une couche de terre. L’épaisseur croît de l’extérieur vers l’intérieur. À côté de l’entrée de la spirale, on crée une petite mare qui sera toujours fournie en eau (fond imperméable).
On plantera les herbes aromatiques selon leur affinité à des sols humides ou secs, ces derniers se trouvant au sommet de la spirale. Le cas échéant, on peut séparer les différentes espèces par de petites bordures en pierres.
En bas, on plantera des espèces telles que l’aneth, le cumin, le cerfeuil, le persil, la mélisse et la menthe. Dans la zone médiane, on disposera la pimprenelle, l’armoise, la ciboulette et l’origan. Vers le sommet de la spirale se trouveront les espèces aimant les sols secs, soit le thym, le romarin, la lavande, l’hysope et la sauge.
Lors de l’édification du muret, de la même manière que dans la construction d’un mur de pierres sèches, on veillera à ménager des trous pouvant abriter des vertébrés et des insectes. Et pourquoi ne pas ajouter entre les pierres quelques morceaux de bois percés qui seront habités par des abeilles ou autres insectes ?
Et peut-être que lézards, couleuvres ou oiseaux peupleront épisodiquement la structure.
À prévoir à l’orée de la zone des espaces naturels (zone 5). Elle permettra de prendre des repas décontractés et simples comme le suggère le mot pique-nique (qui signifiait « piquer avec les doigts de petites pièces cuisinées et les consommer assis par terre »).
Actuellement, il existe beaucoup d’accessoires dans le commerce qui améliore (peut-être !) le confort d’un pique-nique.
La culture sur buttes présente plusieurs avantages :
- la terre se réchauffe plus rapidement
- l’eau est drainée plus facilement
- l’élévation du sol permet un travail sur la butte plus confortable.
Pour réaliser une butte, il s’agit de commencer par ôter le sol autour de la surface choisie (1.2 m x 7 m, environ), sur 30 cm de profondeur pour créer une allée que l’on ensemence avec du trèfle nain. Le plus efficace est de border la butte avec une structure en bois afin d’éviter son affaissement dans le temps. On ajoute ensuite la terre retirée de l’allée sur une couche de gravats en prenant soin d’ajouter au centre un rondin de bois qui assure la solidité de l’ensemble. Du fond de l’allée au sommet de la butte, compter 80 cm environ.
La deuxième opération à mener est de recouvrir la terre avec de la paille et des rameaux de bois. Ceci permet de limiter le développement d’herbe, d’empêcher l’évaporation de l’eau ainsi que de protéger la microfaune du sol qui va se charger de travailler celui-ci. Pas besoin donc de le bêcher.
Enfin, il reste à planter ou semer un savant mélange de végétaux en espaçant les grandes plantes et en laissant se développer en lignes ou en groupes les espèces plus frêles. Peuvent ainsi cohabiter poivron, carotte, basilic, radis, poireau, œillet d’Inde, tomate, chou pommé, luzerne.
On les nomme aussi « piscines en lasagnes ». En effet, dans une enceinte formée de quatre bottes de paille, on dépose successivement une couche de carton brut (1-3 cm) puis une couche de matériaux verts, humides, riches en azote comme de l’herbe tondue, des feuilles vertes ou des épluchures de cuisine (5-10 cm). On ajoute alors des matériaux bruns, riches en carbone comme des feuilles mortes, des branchages fins broyés ou émiettés voire de la paille (5-10cm). Puis on ajoute une nouvelle couche de matériaux verts, puis de matériaux bruns, etc. jusqu’à obtenir un mille-feuille d’une quarantaine de cm d’épaisseur.
La couche finale de 5 cm est constituée d’un compost bien mûr. Pour s’assurer que la décomposition se fasse de manière optimale, on arrose à chaque fois la couche de matériaux bruns.
Attendre ensuite entre deux et quatre semaines avant de réaliser les premières plantations. En effet, la décomposition par les microorganismes engendre de la chaleur qui pourrait être fatale aux jeunes plantules.
Ce substrat très riche convient particulièrement à la courge, au melon, à la pastèque, au basilic, au piment et à la tomate.
Il s’agit d’une technique permettant de récolter une plus grande quantité de pommes de terre sur une surface restreinte. Même si différents matériaux peuvent convenir à la réalisation de la tour, l’utilisation d’un cylindre à composter en treillis se révèle pratique même s’il faut ajouter un peu de paille disposée verticalement pour éviter la fuite du terreau. Pour optimiser l’arrosage, on peut dresser un tuyau percé au centre du cylindre.
On ajoute au fond du cylindre 15 cm d’un terreau peu calcaire mélangé avec du compost. En avril, on ajoute les plants de pommes de terre germées disposés en cercle et distants de 20-30 cm que l’on recouvre de 5 cm de terreau. Après quelques jours les premières feuilles vont sortir de terre. On attend que les plants atteignent une vingtaine de cm de haut avant de les recouvrir d’une couche de 15 cm de terreau (cette opération s’appelle le buttage). On oblige ainsi la plante à croître à nouveau vers le haut. On répète cette opération jusqu’à obtenir une hauteur de terreau de 1 à 1.5 m de haut (si nécessaire, ajouter une moitié de cylindre en treillis posé sur le premier). Veiller à toujours bien arroser le terreau de la tour.
Après quatre à cinq mois, les feuilles commencent à se faner. Commence alors la récolte. On arrache les tiges et feuilles fanées et on se sert des pommes de terre en commençant par le haut.
Pendant le processus, il est recommandé :
- de ne pas mouiller les feuilles des plants au moment de l’arrosage pour ne pas déclencher une attaque de mildiou ;
- de ne pas récolter toutes les pommes de terre en même temps. On peut très bien les prendre dans les couches de terreaux lorsqu’on en a besoin, et ceci jusqu’à ce que la saison froide et pluvieuse oblige à tout enlever.
Remarque : une astuce pour faire germer les tubercules consiste à les disposer un par un dans les alvéoles de boîtes à œufs. On dépose celles-ci dans un endroit ensoleillé et hors gel. Il va se développer des germes non pas blancs et cassants, mais colorés et résistants.
Pour admirer le verger de permaculture d’Evologia, le plus facile est de se rendre sur le Promontoire Land’Art situé le long de la rue de l’Aurore. Le plan permet de retrouver les différentes parcelles aménagées selon les règles de la permaculture.
Le Promontoire est accessible aux personnes à mobilité réduite.
Un jardin Mandala a plusieurs fonctions. Il doit être beau, productif, un lieu dédié au loisir et didactique. Vu du ciel, il montre une forme régulière par juxtaposition d’éléments qui se répètent (voir la figure). Ceux-ci sont appelés « réacteurs biologiques » (voir l’élément n° 19).
Les dimensions du Mandala énergétique d’Evologia sont les suivantes :
- diamètre du cercle extérieur : 13 m
- nombre de réacteurs biologiques : huit
- diamètre de chaque cercle intérieur à un élément : 1 m
- largeur de la zone de culture : 1.2 m
- largeur des chemins : 80 cm
Un des éléments est sacrifié pour permettre l’entrée et la sortie du Mandala.
On l’appelle aussi « jardin en trou de serrure » parce que sa forme rappelle cette structure architecturale.
Au centre se trouve un compost. Il est entouré d’une butte de production sur près de 360 0. Sa construction requiert les étapes suivantes :
- délimiter un cercle d’un diamètre de 3 – 3.5 m ainsi qu’un autre cercle central de 80 – 100 cm. Définir l’emplacement de l’accès au cercle central (trou de serrure).
- monter un muret de 60 – 80 cm de haut sur le cercle extérieur ainsi que dans le trou de serrure.
- monter la tour de compostage dans le cercle central avec huit pieux d’environ 1.6 m de haut. Les entourer d’un treillis à poule ce qui formera la tour de compostage.
- disposer des rameaux de bois imputrescible (acacia par exemple) entre la tour de compostage et le sol cultural afin d’assurer l’humidification de ce dernier.
- remplir l’espace entre le muret extérieur et la tour de compostage avec du sol cultural (terreau, compost,
- après stabilisation de l’ensemble, procéder à la plantation des légumes désirés.
Dans les buttes de production décrites au No 13, on envisage une longueur de la butte autour des 7 m. Si on veut créer des buttes sur une surface plus grande, on peut augmenter leur longueur ou le nombre de buttes disposées en parallèle et séparées par des allées. Dès lors, il faut être conscient du travail que va représenter leur construction. On aura donc tendance à élever le niveau de la butte à 20 ou 30 cm au lieu des 60 à 80 cm conseillés dans la butte de production. Quelques conseils cependant :
- dès que le sol s’est réchauffé, recouvrir la butte de paille ou de rameaux émiettés.
- contenir la base de la butte à l’aide de bois de récupération (à changer lorsqu’il est décomposé). Chaque année, ajouter de la matière organique verte et brune (voir l’élément n° 15).
20. Nichoir pour le rougequeue à front blanc
Ce Jardin de permaculture offre, pour le confort du rougequeue à front blanc, des grands arbres pour chanter et attirer une femelle, des nichoirs adaptés, des terrains de chasses avec herbe rase et terre nue et comme garder-manger des prairies fleuries avec des plantes indigènes, des tas de bois et des cailloux.
Le rougequeue à front blanc utilise des nichoirs fermés pour oiseaux cavernicoles mais a besoin de lumière. Pour lui assurer un habitat propice, il faut donc prévoir une grande ouverture de 65 mm de côté, séparée par un fil ou un clou pour éviter les étourneaux ou encore mieux, deux trous verticaux de 30 mm x 50 mm.
Pour accueillir des fraisiers au printemps, préparer la butte durant l’automne précédent. Tout d’abord, définir son emplacement et préparer les allées qui l’entourent. Décompacter le sol à la bêche puis ajouter terreau et compost en façonnant ainsi la butte. Recouvrir de 5 cm de paille, de vieux foin et d’un peu de fumier de mouton. Au printemps, ajouter un broyat composté composé de branches d’arbre, ronces, fougères et orties mûries six mois (!).
On prend la précaution de « praliner » les racines nues des plants de fraisiers c’est-à-dire de les recouvrir de terre argileuse mélangée à de la bouse de vache et d’eau. Il ne reste alors qu’à les repiquer dans la butte qu’on aura rempaillée.
Il est possible d’intercaler entre les plants de fraisiers de la ciboulette ou de l’oignon qui s’apprécient mutuellement.
Un tas de bois dans le verger est une source de biodiversité. Laisser au fond du jardin quelques rondins ou troncs d’arbres morts qui se décomposeront lentement en offrant un abri pour de nombreux microorganismes, végétaux et animaux :
- lichens, champignons
- mousses
- insectes xylophages et cloportes
- araignées, escargots
- hérissons et rongeurs
- peut-être même des chauves-souris ?
La plupart des aménagements pour des plantations en permaculture requièrent l’apport de compost. Il est donc important de rappeler quelques principes pour réaliser un bon compost.
- Veiller à intégrer dans le compost des ingrédients adéquats comme des déchets alimentaires (épluchures de fruits et de légumes, filtres à café, thé et infusion, des fruits pourris, du pain rassis, des restes de repas, des aliments périmés, des algues, des agrumes…), mais aussi des déchets de jardin (restes d’arbustes d’ornement, rosiers de petite taille, brindilles, coques de noix, de noisettes, de pistaches, d’écorces, foin, paille, fumier, mauvaises herbes, mousse, fougère…).
- L’équilibre de l’apport en azote et en carbone se situe autour de 2/3 de matériaux verts, mous et humides, riches en azote et 1/3 de matériaux bruns, secs et cassants, riches en carbone.
- Il est indispensable de brasser de temps en temps le compost pour mélanger les différents matériaux ce qui assure une bonne aération du compost.
- L’aération permet aussi de vérifier le bon taux d’humidité. Trop humide, donc peu d’oxygène entraîne le pourrissement du compost. Symétriquement, trop peu d’humidité retarde le travail des microorganismes et des insectes. Parfois, l’installation d’un tuyau permettant l’apport d’eau est conseillée (voir No 19).
Si les composts individuels formés d’un cylindre de treillis d’un mètre de diamètre peuvent suffire à une famille, le besoin en compost pour les plantations en permaculture en exige de plus grandes quantités. On disposera les matériaux à composter en deux buttes de 50 cm de large, de 10 m de long et de 80 cm de haut séparées par un espace de 50 cm.
C’est un mélange d’arbres, arbustes, arbrisseaux, plantes grimpantes, légumes annuels, bisannuels et vivaces, de champignons cultivés, qui produisent fruits, légumes, plantes aromatiques et médicinales, bois de chauffage, etc.
On dit que le coin jardin-forêt est composé idéalement de sept strates qui sont, du plus grand au plus petit :
- les grands arbres (fruitiers)
- les arbustes et espèces naines (fruitiers nains)
- les baies et arbustes (cassis, mûriers…)
- les herbes comestibles et médicinales (menthe, mélisse…)
- les légumes ou plantes racines (carottes, céleri…)
- le couvre-sol (fraisiers…)
- les lianes comestibles (kiwi…).
Le coin-forêt est un élément stable du verger en permaculture. On peut y disposer ici ou là quelques vieilles souches ou rondins qui se décomposeront. Certains en produisant des champignons (pleurotes, oreille de Juda…).
De manière générale, dans le verger ou le jardin, il faut penser à modérer la chaleur dispensée par les rayons du soleil pendant l’été et surtout lors de périodes de canicule.
Ainsi, toute une série d’aménagements est envisageable :
- profiter de la hauteur de certains légumes pour protéger de jeunes plants ou des semis. Exemple : jeunes plants de salade entre des choux : courges et concombres à l’ombre des tournesols ; l’aneth ou l’amarante forment de jolis pare-soleils.
- installer des pare-soleils provisoires : cageots retournés, cartons ajourés, vieux parapluies, chapeaux retournés posés sur les tuteurs des pieds de tomate. On peut aussi se procurer des voiles à ombrer (à acheter dans un magasin d’horticulture) qui recouvrent des cerceaux alignés au-dessus d’un rang de légumes.
- installer des pare-soleils permanents : pour protéger des cultures préférant mi-ombre mi-lumière en plein été, dresser une haie de plantes à feuillage caduc au sud du rang de potagères. On peut aussi construire un grillage métallique ou en bois sur lequel on fera pousser des plantes grimpantes potagères ou ornementales (courges, haricots…).
- installer une pergola : dresser des piquets que l’on recouvre d’une claie ou d’un voile d’ombrage. On crée ainsi un véritable tunnel. Ajuster la hauteur de la pergola aux plantes qui vont se développer et ne pas oublier de laisser entrer air et lumière par les côtés.
Enfin, ne pas oublier de vérifier que l’hydratation soit optimale en tout temps.
On peut en installer plusieurs dans un verger en permaculture. Ils peuvent être simples ou très sophistiqués. Un seul hôtel sert pour plusieurs dizaines d’espèces d’insectes voir d’autres petits animaux.
Variante des éléments n° 4 et 7.
Utilisant des techniques modernes comme des panneaux solaires, on installe dans l’étang une pompe qui permettra de remettre l’eau en début de course.
28. Talus en bordure de saules
La haie de saules ainsi obtenue permet de protéger le verger ou le jardin des animaux.
En utilisant des baguettes de saules que l’on plante en lignes, tresser celles-là par couple en nouant les intersections avec un brin de raphia. Aux extrémités, rigidifier la structure avec un piquet enfoncé profondément (voir l’illustration).
L’Arche symbolise la maison d’habitation jouxtant le verger en permaculture. Elle est constituée de pommiers vivants et de branches de pommier.
Les haies de petits fruits sont faciles à introduire en bordure de verger ou de jardin. Leur production est toujours bien appréciée.
La haie peut voir alterner les variétés suivantes :
- fraisiers : aiment les sols acides riches en humus. Arrosages réguliers, mais pas en excès.
- framboisiers : ils supportent les sols calcaires et aiment le soleil. Pour aider à la cueillette, il est préférable de les contenir avec une enceinte de fines baguettes de bois ou de fil de fer.
- mûriers : avec ou sans épine, il donne beaucoup de fruits. Comme il a tendance à s’étaler, il est nécessaire de le contenir dans une enceinte de fines baguettes de bois ou de fil de fer.
- myrtilliers : aiment les sols acides et ensoleillés. On les plante par groupes de deux au moins, en juin-juillet. Chaque printemps, on les rajeunit en coupant les tiges les plus âgées.
- les groseilliers à grappe (raisinets : rouges, blancs ou noirs) ou à maque-reau (groseilles : vertes) : n’aiment pas trop le soleil. Ils sont faciles à cultiver.
- cassissiers : forment des arbustes de 1.5 m de haut. Les fruits sont noirs.
On peut aussi ajouter des espèces comme l’aubépine ou l’épine noire.